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 Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K.

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Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K. Vide
MessageSujet: Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K.   Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K. EmptyMer 21 Juil - 13:57


•• Do you believe in fate ? I don‘t.

feat ELIZABETH WILLIAMS &&. KENNETH KINGSLAW

L‘avantage, lorsque l‘on vivait dans cette contrée du monde, est que l‘été n‘était pas aussi insupportable que dans des pays voisins. La chaleur, bien que présente, n‘était pas étouffante et accablante. Il était presque surprenant d‘apprendre que le printemps était bel et bien terminé, et que la saison dite la plus chaude de l‘année venait de débuter. La ville d‘Everstown, calme le reste de l‘année, voyait certaines de ses rues devenir désertiques sous l‘accumulation des départs en vacances. Combien de familles quittaient leur doux foyer pour se rendre au bord des plages ensoleillées, les pieds brûlants sur le sable chaud du sud de la France ? Kenneth n‘avait jamais apprécié la France. Une fois était-il allé au pays des « Froggies » - durant une des rares vacances prises par ses parents - et jamais il n‘avait souhaité y retourner. L‘Angleterre était pour lui bien plus agréable que le pays voisin. Kenneth ne voyait aucune raison de partir en congé, il n’en avait de toute manière aucune envie ; d‘autant plus que cet été risquait d‘être riche en émotion et en rebondissements.
Car si l‘été était une saison agréable par sa température dans cette petite ville de l‘Angleterre, elle n‘en restait pas moins la saison de tous les vices. En témoignaient les corps retrouvées dans la forêt avoisinant Everstown. Lorsque le premier corps avait été retrouvé, les enquêteurs suspectèrent un suicide. Il n‘était pas rare de retrouver les cadavres d‘âmes perdues au milieu des bois. Mais bien vite, d‘autres corps firent leur apparition, et la police fût mise sur le dossier ; Kenneth fit bien sûr parti des enquêteurs sur l‘affaire. Les corps des victimes ne semblaient pas être la proie d‘une méthode d‘assassinat précise. Certains morts étaient à peine défigurés, d‘autres étaient méconnaissables. Bien vite, l‘intérêt de Kenneth augmenta. Sa suspicion en fit tout autant. Car si un amas de cadavres était bon pour lui occuper l‘esprit, le lieu des meurtres n‘en était pas moins déconcertant. Le nombre de randonneurs explosait tous les records une fois l‘été arrivée. Ce pouvait-il qu‘un - si ce n‘était des ? - fou se décide à tuer les pauvres voyageurs qui croisaient son chemin en pleine forêt ? Ou bien était-ce une menace plus sombre encore… ?

Il était tard, mais Kenneth ne remarqua pas la lune se lever. Comment l‘aurait-il pu, enfermé dans cette pièce sombre, plusieurs mètres sous terre ? La pièce était sombre et froide. Des centaines de dossiers s‘entassaient entre des étagères, certains noircis par le temps, d‘autres tout frais d‘impression. Il était aisé de s‘y perdre, même pour le plus habile des chercheurs. Le jeune homme, unique personne dans cette salle, était assit à une table recouverte de plusieurs dossiers confidentiels. L‘unique lampe situé au milieu de la pièce n‘apportait guère de lumière, mais le peu suffisait au garçon de lire ce qu‘il souhaitait. Rares étaient les fois où Kenneth venait en ce lieu pour son travail civil. Pourtant, cette fois-ci, quelque chose lui avait comme murmuré à l‘oreille. Il devait le faire. Pour chercher quoi ? Bonne question. Chacun savait comme il était dur de trouver une réponse à une question, mais bien pis encore était la tâche lorsque l‘on ignorait tout de la question même. Kenneth se massa les tempes dans l‘espoir de chasser une migraine qui n‘existait pas. Combien de temps était-il resté ici, à ressasser les informations de ses prédécesseurs et collègues ? C‘était une perte de temps futile. Dans un soupir, l‘anglais se releva et entreprit de ramasser les dossiers sur la table. Cependant, alors qu‘il s‘apprêtait à les ranger dans les étagères, une feuille vint s‘écraser au sol. Jurant, Kenneth s‘accroupit pour la ramasser. Son geste pour la ranger se suspendit dans les airs alors que ses yeux se fondaient dans la feuille qu‘il tenait. Dessus, un simple nom inscrit. Etrange, mais il lui semblait familier. Les connaissait-il ? Peut-être avait-il déjà tenté de les pourchasser pour une mission des Orions ? Peu probable, vu les informations quasi inexistantes que contenait la feuille. Surement une copie du vrai dossier qui avait du se perdre dans les méandres de ce fouillis. Seul un fou pourrait oser aller à sa recherche, et Kenneth n‘était pas décidé à être ce fou. Néanmoins, cette impression de déjà entendu l‘obsédait. Si ce n‘était pas pour les Orions, alors il n‘existait qu‘un moyen de connaître ce nom. Et soudain, cela lui revint. Pas plus tard que la veille, Kenneth avait répertorié tous les noms des habitants vivant près des lieux des crimes. Voilà d‘où il connaissait ce nom. Cependant, s‘il le retrouvait ici, cela voulait dire que… Rangeant les autres dossiers, Kenneth plia ce bout de papier qu‘il enfila dans sa poche et se dirigea vers la sortie. Il ne pourrait pas se rendre cette nuit chez eux, mais demain matin, aux aurores, les Williams auraient une petite visite de courtoisie.

Kenneth se demandait toujours comment il avait pu tomber sur ce papier alors qu‘il éteignait le moteur de sa voiture. La chance ? Il n’en avait jamais eu aux jeux, perdant systématiquement tout son argent en moins de temps qu’un battement de cils. Le destin ? Kenneth n‘y croyait plus depuis la mort de Jack. Ce n‘était pas lui qui aurait du périr cette nuit-là, mais Kenneth… Non, personne n‘aurait du périr lors de cette mission, hormis cette monstruosité de vampire. Son arrivée devant la porte d‘entrée le tira de ses pensées. Il jeta un rapide coup d‘œil à la maison avant de frapper. Imposante demeure. Ses habitants ne manquaient de rien, sans aucun doute. Rien d‘étonnant, pensa-t-il. S‘ils sont vraiment… Des pas dans le hall ramenèrent ses yeux sur la porte. Quelqu‘un approchait. Kenneth eût tout juste le temps de vérifier que son arme - celle de Jack plus précisément - était bien sur lui que la porte s‘ouvrait sur une charmante jeune femme. Cette dernière lui sourit aimablement. Surement la maîtresse de maison. Dans un mouvement d‘habitué, le jeune inspecteur lui présenta son badge.

▬ Bonjour, je suis l’inspecteur Kingslaw. Excusez-moi de vous déranger si tôt, Mrs Williams, mais j‘aimerais m‘entretenir avec vous à propos d‘évènements survenus ces derniers jours. Je ne doute pas que vous en ayez entendu parler… Kenneth retint une grimace. En effet, aux moindres meurtres, les journalistes s‘empressaient de sauter sur les informations tels des chiens sur une côte de bœuf. Du moins si cela ne vous dérange pas ?

Le ton sur lequel Kenneth posa sa dernière question laissait transparaître qu‘il n‘accepterait aucun refus. De toute manière, qui pouvait refuser de parler à un inspecteur ? Kenneth ne détacha pas son attention de la femme, et ne le ferait surement pas avant son départ. Car si ses soupçons s‘avéraient vrai, les balles contenant le sang de lycan dans son revolver ne seraient pas de trop. Mais aucune conclusion hâtive. S‘il avait appris une leçon au cours de son travail, c‘était bien celle-ci. Mais le papier sagement rangé dans le tiroir de son bureau chez lui ne l‘aidait pas à respecter cette règle d‘or. Une autre raison de sa visite…

Spoiler:
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Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K. Vide
MessageSujet: Re: Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K.   Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K. EmptyMer 21 Juil - 14:47

Spoiler:

Everstown, le 06 juillet 2010, minuit.
Les choses se mettent en place.

La lune était pleine et plus lumineuse que jamais cette nuit là. Mon mari et moi-même étions devant la télévision, regardant la rediffusion du journal télévisé (sur une chaîne spécialisée dans les informations en continu. Cela aide les êtres humains à vaincre leurs insomnies passagères ou non d'après eux. Pour les vampires, c'était une tout autre histoire à dire vrai). J'avais pris l'initiative de mettre la télé, suite à un article lu dans la journée et écrit par ma meilleure amie Kayleigh Harris. Cette dernière était allée sur le terrain ce matin très tôt, pour écrire un fait divers comme nous avions l'habitude d'entendre parler dans cette ville de l'Est du Royaume-Uni. Une disparition qui finissait en meurtre sanglant (lorsque la police avait la chance de retrouver le corps, qui pour la plupart du temps était exsangue) ou par une affaire non-élucidée. Les êtres humains de la ville d'Everstown qualifiaient ces assassinats, de meurtres inhumains (ils se doutaient fort bien qu'ils n'avaient pas tort) et que cela était la signature d'un fou ou d'un tueur en série tel qu'avait connu Londres à la fin du 19ème siècles avec le célèbre Jack l'Éventreur.
Alors que la journaliste relatait les faits...
(-Nous nous trouvons en ce moment-même sur les lieux du dit-crime. Celui de la petite Sarah Connor, qui était âgée de seulement sept ans, assassinée de sang froid. La police ne connaît pas encore les raisons de ce crime sanglant, mais l'autopsie du corps vient d'être faite. La petite fille présente de nombreuses lacérations sur son torse et d'innombrables hématomes sur les bras et les jambes.)
… Un cri perçant déchira le silence de la nuit bien tranquille. Un lycan. J'en étais certaine. Mon ouïe vampirique ne me trompait jamais. Je détestais ces créatures. Elles étaient mes ennemies naturelles. Instinctivement, sans que je n'ai à lui dire, Peter resserra son étreinte autour de moi et posa son regard bleu ciel sur mon visage en forme de coeur. Un sourire chaleureux vint se loger sur ses lèvres. Il me murmura.
-Ne t'en fais pas. Il ne s'approchera pas autant de la maison.
-Mais il est tout proche.
-Oui je sais ma chérie.
Je me rapprochais encore plus de lui, ma main droite se posant sur sa cuisse ferme.
Mes yeux se levèrent vers l'étage.
-Jessica doit encore dormir Eli. Ne t'inquiètes pas pour ça.
-Et Mael ?
-Il est en ville tu le sais. Surement avec une ou des filles. Il ne lui arrivera rien. Détends toi.
Sur ce, il prit mon visage dans ses mains et m'embrassa.
Mais revenons un peu en arrière.

Everstown, le 05 juillet 2010, 14 heures.
Cette fameuse nuit.

Je me retrouvais seule comme tous les jours depuis les huit heures du matin à peu près. Mari à l'hôpital, fille au lycée et fils courant les filles dans les rues, je me devais de m'occuper telle une mère au foyer. Ayant fait les magasins avec ma meilleure amie il y a de cela cinq jours, je n'avais pas véritablement l'envie de retourner dans les deux mille mètres carré du centre commercial d'Everstown. Je décidais donc que le ménage était la meilleure des solutions envisageables pour le moment. Bien évidemment cela ne me prendrait pas toute la journée, malgré la taille de ma demeure. Une fois armée de mes ustensiles et de mes produits favoris pour éliminer poussières et autres micro-organismes, j'entrepris de nettoyer de fond en comble la résidence. Presque instantanément, ma voix emplit tout l'intérieur des quatre murs m'entourant. Habitude quand tu nous tiens. Je me mettais à chanter à tu-tête, comme dans presque toutes les activités que je réalisais.

J'étais assez éclectique en somme. J'aimais à peu près tous les styles de musique en passant du rock à l'opéra. Certes aucun rapport, mais la diversité fait le monde. Non ? Aurais-je inventé cette phrase ?

Il était seize heures lorsque ma fille adoptive Jessica rentra de cours. J'avais bien entendu finit mes tâches ménagères. Elle me rejoignit dans la cuisine et me prit dans ses bras en laissant au passage un baiser sur ma joue gauche. Après une petite discussion entre mère et fille, je la laissais vaquer à ses occupations d'adolescente.
Une heure plus tard après l'arrivée de Jessica, vint celle de Peter, rentrant du travail. Je le pris dans mes bras lorsque ce dernier posa toutes ses affaires.
-Comment s'est déroulée ta journée mon amour ? Pas trop pénible ?
-Sans toi toujours. Mais maintenant ça va beaucoup mieux.
Il replaça une des mèches de ma chevelure derrière mon oreille et je souris amoureusement.
-Que dirais-tu de venir chasser avec moi ce soir ?
-Oh je suis désolé mon amour, mais j'ai emmené du travail à la maison. Je dois finir certains dossiers. Cela ne me prendra pas beaucoup de temps, mais j'espérais les finir dans la nuit.
-Bon d'accord.
Je fis une moue triste et mon époux m'embrassa en me serrant dans ses bras.
-J'irais donc seule. J'ai véritablement besoin de me nourrir.
-Bien ma puce. Promis que ma prochaine chasse sera avec toi.
Je le regardais amoureusement dans les yeux.

Ce fut sur les coups des 23 heures que je quittais les lieux de mon domicile pour me rendre dans la forêt avoisinante. Avant de m'engouffrer dans les ténèbres des bois, je levais la tête vers le ciel. La lune était ronde et dorée.

*Un soir comme je les déteste. La pleine lune n'apporte rien de bon je peux vous assurer. Les lycans sont de sortie ce soir et cela pour trois jours durant.*

Bref. M'étant mes états d'âme au panier, je pénétrais dans les bois avec la vitesse d'un vampire. Bizarrement le silence était (trop) pesant, (trop) présent.

*Ce soir sera surement le dernier d'une ou plusieurs personnes. Comme nous avions l'habitude de voir à Everstown. Et je verrais toute la journée défiler journalistes, policiers, ou encore curieux sur les lieux du dit-crime. Quelle idée nous avons eu de nous installer aux abords de la forêt.*

Je soupirais et humé l'air. Rien pour le moment. C'était ma veine tient.
Cependant, il ne me fallut pas plus de cinq minutes pour intercepter l'odeur de cervidés dans les parages. Ils n'étaient pas loin. Trois kilomètres tout au plus. Je souris et ma soif fut tellement grande que le monstre en moi prit le dessus. Subitement je sentis mes canines pousser. Mes yeux s'entourèrent de cernes violettes et mes vaisseaux sanguins explosèrent dans mes yeux, injectant ainsi de leur liquide rouge mes globes oculaires.
Je me mis à courir et m'arrêtais brusquement lorsque j'aperçus le troupeau. Ils étaient quatre, dont un jeune. Parfait pour étancher ma soif, devenue insupportable, voire douloureuse. Alors qu'un sourire en coin apparaissait sur mon visage, un léger grognement de plaisir s'échappa de mes lèvres. Je n'aimais véritablement pas lorsque le monstre en moi prenait le dessus. Ce n'était pas moi, je ne me reconnaissais pas. Et pourtant, je devais faire avec et cela depuis les années 1921.
Me positionnant en posture d'attaque, j'observais le troupeau, attendant le moment propice pour surgir sur eux et les vider de leur sang. Tandis que mes muscles se bandèrent, prêt à sauter, j'entendis un léger bruissement tout proche de moi. Instinctivement ma tête se tourna sur mon côté gauche, mes yeux scrutant l'obscurité, mes lèvres retroussées sur mes canines.

*Peut-être un autre vampire. Végétarien ou non, il ne me prendra pas ce qui m'est du.*

Je ne cherchais même pas à sentir l'odeur du fameux bruit à proximité. Ma soif était telle qu'elle ne me dictait plus rien, mis à part de m'abreuver de sang chaud. Subitement je craignis que les animaux aient également sentit la présence. Bizarrement non. Ils étaient toujours là, à brouter ce qu'ils trouvaient sous leurs pattes. Il était temps pour moi d'attaquer. Ne réfléchissant plus, laissant mes instincts vampiriques me guider, je sautais, toutes canines dehors (oui normalement l'expression veut que ce soit «toutes griffes dehors». Mais moi je n'étais pas un loup-garou. Il fallait donc bien s'adapter à la situation. Bref passons là les interminables discussions et reprenons le fil de l'histoire si vous le voulez bien).
Mes mains agrippèrent le cou d'un cerf. Sous la pression que j'exerçais avec ses dernières, sa nuque n'eut aucune chance et se brisa instantanément. Me voyant arriver, les autres membres du troupeau avaient commencé à s'enfuir. Mais pas de soucis à se faire. Leur odeur était bien assez forte et j'étais bien assez rapide pour les rattraper et me nourrir de leur sève animale.
Ma proie s'écroula au sol. De cette manière, je pus aisément planter mes crocs acérés dans sa chair. Une demie seconde suffit au sang à toucher mes lèvres et couler dans ma gorge brulante. Mes yeux s'agrandirent à mesure que je suçais encore et encore. J'exhalais de bonheur. Certes cette fragrance animale était loin d'être aussi alléchante que celle des êtres humains, mais je n'avais aucunement l'intention de les tuer de nouveau, comme dans mes débuts en tant que nouveau-né. De plus, je n'étais pas un monstre. Enfin pas tout le temps.
Mes mains serraient de plus en plus le cou de cette pauvre bête qui se trouva sur mon chemin cette nuit là. Je ne m'étais pas nourrie depuis au moins deux semaines et j'avais l'impression de devenir folle de joie tellement cela était bon. Il était rare de me voir dans un tel état d'euphorie en fait. Mais que voulez-vous ? Je suis un vampire après tout. Le sang m'est nécessaire comme l'oxygène est indispensable aux Hommes.
Au bout de trois minutes, mes lèvres firent un étrange bruit de succion. Je fronçais les sourcils et secouais la bête entre mes doigts. Vide... Vidé de son sang. Toujours autant assoiffée, je me levais et lâchais la bête presque brutalement. Je m'essuyais la bouche d'un revers de main et repartais en chasse. Je ne tardais pas à retrouver la trace des lâcheurs.
J'étais en train d'attaquer un troisième cerf, lorsqu'un bruit se fit à nouveau entendre. Cette fois (ma soif s'étant pas mal calmée), mes esprits humains dira-t-on, prirent le dessus et je me levais, lâchant l'animal presque mort. Il gisait sur le sol, son sang se répandant dans l'herbe. Cela me rendait folle de perdre ce si précieux liquide, mais il était de mon devoir de me défendre. J'en sentais la nécessité. Des bruits sourds se firent entendre, trop proche de moi. Un lycan... Ces sales monstres.

*Et c'est moi qui ose penser cela ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité à ce que je vois.*

Regardant tout autour de moi les arbres denses m'entourant, je pris la décision rapide de m'éloigner et de rentrer chez moi. Alors que j'entreprenais de me mettre à courir, le hurlement du loup-garou déchira le silence nocturne. Il fut immédiatement suivit par le cri d'une... Même pas d'une femme, mais d'une enfant. Mon cœur de mère aurait pu hurler sa douleur si je ne mettais pas sentie en danger. Oui ses créatures étaient mortelles pour moi. Quelques gouttes de leur venin dans mes veines et s'en était fini de mon existence vampirique sur terre. Je ne deviendrais qu'un stupide squelette. Des frissons me parcoururent le dos de bas en haut, rien que par cette pensée.
La raison ou la folie ? La raison l'emporta. Je ne pouvais risquer ma propre peau pour sauver celle d'une enfant peut-être déjà morte. D'ailleurs, je n'entendais pas de cri de douleurs de sa part. Le lycan avait dû la tuer sur-le-champ.
Je me mis à courir, le plus vite possible. Je m'aperçus que je mettais engouffré si profond dans les bois, qu'une fois arrivée devant la porte de chez moi.
J'entrais dans la maison et montais à l'étage, guidée par l'odeur de mon mari qui se trouvait dans son bureau, à travailler. Lorsqu'il me vit rentrer, il comprit immédiatement à mon expression que quelque chose n'allait pas.
-Elizabeth qu'y a-t-il ? Tu as un soucis ?
-Peter... ! Une enfant... Morte... Par un lycan. J'étais juste à côté je...
Mon mari ne mit même pas une seconde pour se retrouver à mes côtés, me prenant dans ses bras. Je m'effondrais dans ses derniers.
-Eli calme toi chérie.
-Peter elle est morte. Insistais-je.
-Je sais... Mais nous ne pouvons plus rien faire à présent.
Il embrassa mon front blanc.
Laissant de côté les dossiers de ses patients, mon époux prit la décision de m'emmener à la chambre.

Everstown, le 07 juillet 2010, 10 heures.
L'enquête commence.

Comme je vous l'aviez dit précédemment, la scène du crime fut inondée de journalistes, de policiers et même d'enquêteurs. Lorsqu'il s'agit de la mort d'un enfant, les gens sont toujours plus émotifs. Normal me diriez-vous, ça pourrait arriver à leurs propres enfants et là... C'est toute votre vie qui est foutue. Dur de se relever après la mort d'un être qui comptait à vos yeux. Et ce n'est pas Kenneth Kingslaw qui vous contredira à ce sujet. A propos de ce cher inspecteur des plus britanniques, ce dernier m'a rendue une petite visite.
Voulez-vous connaître notre première rencontre ?

[…]

Seule... Cela ne vous surprend pas ? Hé bien à dire vrai, moi non plus. Depuis des années, ce train de vie était devenue ma routine quotidienne. Mais je ne m'en plains pas, loin de là. Certes, il est étrange pour un vampire de vivre une vie des plus monotones, mais pour moi j'étais resté humaine. Enfin... A quelque chose près.
Alors que je préparais le plat préféré de ma fille adoptive Jessica (le seul qu'elle aime manger en fait), j'entendis des coups à ma porte. Je tournais la tête vers la gauche, me demandant qui pouvait venir me rendre une petite visite. Ce ne pouvait pas être Kayleigh. Avec le meurtre qui venait de se produire, elle avait beaucoup de travail sur les bras, donc la visite surprise, ce serait pour plus tard.
Bien évidemment j'avais entendu le moteur de la voiture, mais je ne le reconnaissais pas. Ce n'était pas celui de mon mari. Et puis bon, pourquoi frapperait-il à la porte de chez lui ?
Je me lavais les mains, abandonnant là ma cuisine et entreprit d'aller ouvrir la porte à mon visiteur.
Un homme se tenait face à moi. Il était très élégant et surement anglais, vu son apparence de gentleman. Je lui souris le plus aimablement du monde, bien que je ne connaisse son identité. Identité qui ne mit que quelques secondes à arriver.

-Bonjour, je suis l’inspecteur Kingslaw. Excusez-moi de vous déranger si tôt, Mrs Williams, mais j‘aimerais m‘entretenir avec vous à propos d‘évènements survenus ces derniers jours. Je ne doute pas que vous en ayez entendu parler…

-Oh... Oui je vois.

*Et les politesses Elizabeth ?*

-Bonjour inspecteur.

*Paraitre la plus normale possible.*

Malheureusement pour paraître la plus normale, j'aurais dû porter un foulard autour du cou. Me croyant seule pour la journée, je n'avais pris la peine d'en mettre un, histoire de camoufler la marque de crocs sur mon cou. Ça commençait bien.

-J'en ai entendu parler à la télévision oui et puis vous savez, habitant à seulement quelques pas de la forêt, je ne rate rien du ballet des journalistes et de la police en fait.
-Du moins si cela ne vous dérange pas ?
-Oh non le moins du monde. Je n'étais pas réellement occupée.

Je m'écartais du passage, laissant la place à l'inspecteur Kingslaw.

-Après vous. Dis-je en souriant.

Une fois l'inspecteur rentré, je fermais la porte derrière moi et l'invitais à me joindre au salon.
-Alors vous... Vous avez des pistes déjà ?
Je l'observais, attendant sa réponse.
-Enfin si vous-êtes dans la possibilité de dévoiler quelque chose. Je comprendrais tout à fait qu'il vous soit interdit pour le moment de divulguer ce qu'il s'est déroulé dans la forêt.

Et dire que ce soir-là, j'étais sur place. Que j'avais tout entendu et presque vu.
Nous arrivâmes au salon où je le conviais à s'installer sur le canapé en cuir blanc. De la cuisine s'échappait les odeurs de légumes cuits au four. Je me mis à regarder l'heure. Il était assez tôt pour proposer une tasse de thé.

-Vous désirez boire quelque chose peut-être. Une tasse de thé Mr Kingslaw ?


Dernière édition par Elizabeth Williams le Mer 21 Juil - 21:33, édité 1 fois
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Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K. Vide
MessageSujet: Re: Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K.   Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K. EmptyMer 21 Juil - 20:01

Spoiler:

L‘avantage, lorsque l‘on était de la police, était que quelque soit la classe sociale de l‘habitant chez qui vous vous rendiez, celui-ci arborait un de ses plus beaux sourires. Sourire faux ou chaleureux, haine visible ou non, cette réaction face à un membre des forces de l‘ordre semblait presque inscrite dans le génome humain. Les premiers temps, Kenneth pourrait avouer avec honte qu‘il s‘en était amusé. Combien de fois s‘était-il occupé à embarrasser plus que de nécessaire des femmes aux sourires forcés, ou des hommes mal à l‘aise de voir leur liaison avec X ou Y maîtresse mise à découvert devant leur épouse. Mais cette époque était bien loin. Pour tout dire, cette réaction l‘agaçait plus que tout à présent. Car tout pouvait se lire sur le corps, et tout particulièrement sur le visage. Le plaisir de découvrir la vérité se voyait rapidement balayé par la facilité qu‘engendrait un faux sourire ou une réaction de trop à découvrir les réponses que l‘on cherchait. Mais parfois - Ah ! Oui, parfois ! - certaines personnes offraient quelques challenges. Ces bonnes personnes que l‘on jurerait pouvoir retrouver à l‘église chaque dimanche ou dans une association caritative. Ces personnes qui savent exactement comment réagir en société. Et finalement ceux qui savaient mentir comme ils respiraient. Toutes ces catégories-là étaient à craindre comme la peste pour tout bon policier qui se respectait. Car c‘était face à eux qu‘un inspecteur, aussi doué pouvait-il être, avait la possibilité de laisser filer l‘indice suprême. Heureusement pour Kenneth, cette catégorie de personnes voyait son cercle social s‘agrandir de jour en jour. Au revoir les facilités ennuyeuses, et bonjour les erreurs à gogo ! Mais, bien qu‘énervant au plus haut point, les ( presque ) faux pas étaient à la fois ce qui faisait avancer un homme, mais aussi ce qui l‘excitait. Car la vie se devait de rencontrer des obstacles si l‘on ne souhaitait pas voir l‘Humanité se suicider collectivement en conséquence à un ennui irréparable.

Mrs Williams était de cette catégorie de gens qui vous offrait ce sourire chaleureux et agréable. De toutes les personnes sur cette Terre, Kenneth n‘en avait connu qu‘un dont le sourire était supérieur à celui-ci. Il se reposait aujourd‘hui six pieds sous terre, par sa faute… Mais cette femme avait le mérite d‘avoir un sourire dont le taux de séduction était proche de celui de Jack. De plus, son corps et ses formes appréciables suffiraient à convaincre quiconque de sa bonne fois. Un vrai corps d‘actrice. Cette femme n‘aurait eu aucun mal à se faire un nom si elle l‘avait souhaité. Si Kenneth remarqua tout cela en un rapide coup d‘œil, autant dire qu‘une recherche approfondie donnerait des résultats inhumains. Et c‘était bien là ce qu‘il cherchait à vérifier… La voix de la femme, lorsqu‘elle lui répondit, fût en parfaite harmonie avec son corps. De quoi ne pas souhaiter être une femme après en avoir rencontré une de la sorte. Jamais il ne s‘en serait remis.

▬ Oh, non ! Le moins du monde. Je n‘étais pas réellement occupée. Après vous.

A nouveau ce sourire. Kenneth pénétra dans la maison sous l‘invitation de la jeune femme en lâchant un rapide merci. Il la suivit silencieusement à travers les couloirs, et tous deux pénétrèrent dans une magnifique pièce dont les nombreuses fenêtres laissaient pénétrer la lueur du jour. La décoration du salon avait du goût, pour sûr. Et vu les habits de mode que portait la jeune femme, Kenneth ne doutait pas qu‘elle avait du avoir une part importante dans l‘aménagement de la pièce. Alors que Kenneth laissait ses sens d‘inspecteur prendre le dessus, le plongeant dans une analyse de ce qui l‘entourait, la jeune femme reprit la parole.

▬ Alors vous… Vous avez déjà des pistes ?

Surpris dans son inspection des lieux, il manqua de remarquer l‘étrange hésitation dans la voix de son interlocutrice. Les quelques secondes qu‘il marqua à analyser la question au sortir de ses pensées suffirent à la maîtresse de maison pour ajouter :

▬ Enfin si vous-êtes dans la possibilité de dévoiler quelque chose. Je comprendrais tout à fait qu'il vous soit interdit pour le moment de divulguer ce qu'il s'est déroulé dans la forêt.

Kenneth observa un instant ses traits fins puis répondit finalement tout en s‘asseyant sur le canapé blanc sous l‘invitation de la femme.

▬ Je n‘ai malheureusement rien à vous cacher. Tout ce que nous savons a été dévoilé par les journalistes. Cette enquête s‘avère difficile, je dois vous l‘avouer. J‘espère néanmoins que les habitants auront l‘intelligence d‘éviter les environs durant les vacances. Un temps. Puis, plongeant son regard bleu azur dans les yeux noisettes de son hôte, Kenneth ajoute : J‘ai néanmoins déjà quelques… « pistes » aux vus des blessures, et j‘espère pouvoir les vérifier le plus tôt possible.

Nouveau silence. Le jeune inspecteur ne quitte pas la jeune femme du regard. Aussi agaçant soit-il, Kenneth ne voit rien. Il ne lit rien. N‘importe qui aurait eu une réaction devant un tel comportement. Une colère, des joues qui s‘empourprent… N‘importe quoi ! Mais pas elle. Le seul changement visible fût sans doute le changement de sujet qu‘elle lança elle-même après un moment de silence.

▬ Vous désirez boire quelque chose peut-être ? Une tasse de thé, Mr Kinglsaw ?

Aussi surprenant fût le changement, Kenneth resta de marbre. Avantage d‘être à la fois membre de l‘Orion et inspecteur de police. Il était fou comme les années pouvaient nous faire frôler le niveau d‘un acteur. A son tour, le jeune homme offrit un de ses sourires charmeurs alors qu‘il répondait à la positive. Un thé, même préparé par un suspect, n‘était pas de refus… surtout après qu‘il est vérifié l‘odeur du thé discrètement.

▬ Si ce n‘est pas trop vous demander, Mrs Williams, ce serait avec plaisir.

Et soudain, alors qu‘elle se retournait pour rejoindre la cuisine avec une grâce presque féline, Kenneth la vit. Ce ne fût que l‘espace d‘une micro seconde, et il l‘aurait certainement manqué s‘il n‘avait pas regardé cette portion de corps à cet instant précis, mais il la vit. Deux petites traces insignifiantes que l‘on pourrait malencontreusement confondre avec des piqûres d‘insectes. Cependant, les boucles de miels de la jeune femme reprirent leur place initiale le long de son cou, venant cacher ces marques sur la partie droite de la peau. Tout cela se passa tellement rapidement que Kenneth en vint même à hésiter sur la véracité de ce qu‘il venait de voir. Car il devait bien avouer que le sommeil était bien rare ces derniers jours. Depuis le début des meurtres, combien de nuits dignes de ce nom avait-il réellement passé ? Aucune. Hormis si l‘on comptait les quelques heures où le sommeil l‘avait emporté sur son canapé, Kenneth passait ses nuits à éplucher les dossiers et réfléchir aux problèmes et aux possibilités. D‘ordinaire, le manque de sommeil ne le dérangeait pas. Il s‘assurait toujours d‘avoir une bonne nuit de repos une fois ses travaux terminés. Mais aujourd‘hui, il maudissait son inattention et sa fatigue. Comment pouvait-il hésiter quant à ce qu‘il avait vu ? C‘était pourtant là une règle de son métir ! Toujours être aux aguets et ne jamais douter de ce que l‘on voyait. Mais cette règle s‘appliquait aux personnes saines d‘esprit ; Kenneth n‘était pas sûr de pouvoir se qualifier de tel dans l‘état où il se trouvait.

Cependant, il se devait d‘avancer. Un doute ne pouvait pas l‘arrêter net dans son objectif, si ? Resté seul dans le salon, il analysa rapidement la distance qui le séparait de la cuisine ( distance approximative qu‘il imagina aux sons qui lui parvenaient ). C‘était suffisant pour s‘entendre parfaitement. Première chose à faire : poser une question de moindre importance et ainsi mettre le suspect en confiance avec des réponses évidentes.

▬ Votre mari n‘est pas ici ?

La réponse qui lui parvint de la cuisine ne lui était que de peu d‘intérêt pour dire vrai. Il savait, d‘après ce qu‘il avait trouvé sur les Williams, que Monsieur était médecin à l‘hôpital. Tout ce qu‘il y avait de plus respectable… et surprenant aussi, compte tenu des soupçons que tenait l‘inspecteur. La jeune femme réapparut, deux tasses de thé à la main, et en donna une à l‘anglais qui la remercia. Il en bût quelques gorgés, ne se préoccupant pas, comme toujours, des brûlures qui attaquèrent sa langue et sa gorge. Deuxième chose : demander un témoignage au suspect quant à ce qu‘il a pu entendre ou voir la nuit du crime ; ne surtout pas paraître méfiant, toujours mettre en confiance ; sembler ne demander qu‘un récit comme tant d‘autre.

▬ Mrs Williams, j‘aimerais savoir si vous ou votre mari auriez vu ou entendu quelque chose d‘inhabituel la nuit du 5 au 6 ? N‘importe quoi, un détail, un bruit… ?

Kenneth avait posé sa tasse sur la table basse et s‘était enfoncé dans le canapé. Mettre en confiance, en effet. Et quel meilleur moyen que de paraître décontracté, et presque insultant pour les autres enquêteurs ? Son regard se reporta sur la jeune femme, bien qu‘il ne fût plus aussi inquisiteur qu‘avant. Mais cela ne tarderait pas à revenir. Car l‘étape trois consistait à dévoiler de manière plus ou moins explicite ce que l‘on savait du suspect, et observer sa réaction. Pour tout dire, cette étape souvent décisive était la favorite du jeune anglais. Les réactions étaient diverses et variées, mais toujours appréciables d‘un enquêteur qui savait quoi en tirer. Mais chaque chose en son temps. Cela arriverait bien assez vite.
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Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K. Vide
MessageSujet: Re: Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K.   Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K. EmptyJeu 22 Juil - 12:25

La réaction des gens face aux forces de l'ordre était inégale et complètement éclectique. Vous aviez tout d'abord ceux qui stressé pour un rien. La plupart du temps, ces personnes n'avaient rien fait, mais elles avaient toujours peur de se voir reprocher quelque chose qu'elles n'auraient pas perpétraient, peur d'être suspectées. La police avoir l'air de prendre un malin plaisir à rencontrer ce genre d'individus. Ensuite il y avait ceux dont la police ne présageait rien de bon pour eux. Ils regardaient leurs allées et venues avec froideur et se montraient guère accueillant. Et pour finir dans la globalité, il y avait les coupables, les vrais. C'étaient eux les plus difficiles à cerner. Tels de parfaits comédiens, ils arrivent à vous faire gober n'importe quoi, vous font passer des vessies pour des lanternes. Ils vous charment avec leur sourire ravageur et s'amusent même de faire tourner en bourrique la police et les enquêteurs. Certains d'entre-eux n'ont jamais été démasqués et s'en ont allés loin. D'autres ont eu moins de chances et croupissent maintenant en prison, devant purger leur peine.
Oh ! J'oubliais. Il y avait également les témoins tels que moi... La plupart du temps nous étions les clés de l'enquête, grâce à nous, un crime ou un vol pouvait être résolu. Mais malheureusement pour moi, je ne pouvais dire la vérité à l'inspecteur Kingslaw. Non que je ne veuille pas, mais le pauvre homme se ferait certainement du soucis pour ma santé mentale si je lui annonçais de but en blanc que des hurlements de lycans se firent entendre en pleine forêt aux alentours de minuit et que j'avais entreprit de chasser à ce moment-là. Quoi de plus normal voyons ? Certes durant sa carrière il avait dû en entendre des vertes et des pas mûres je le conçois. Mais là, ma déposition serait surement la cerise sur le gâteau. Et je n'avais véritablement pas l'intention de paraître pour une folle.

Pour ce qui était de la police, il y avait également plusieurs facettes. Ceux qui font leur métier pour faire un métier, s'ennuyant presque d'écouter votre témoignage ou se moquant éperdument de retrouver le coupable. Le visage ne trahissait jamais une émotion. Le regard est le miroir de l'âme. Une petite analyse et on pouvait y déceler nombre d'informations intéressantes. L'ennuie n'était donc pas difficile à cerner chez un inspecteur de police. Venait ensuite ceux qui avaient un amour inconditionnel pour le travail. Ils ne vivaient que d'enquêtes et de crimes. Les affaires coriaces, s'étaient leur dada. Aucune preuve, aucun indice ne leur échappait. Ils étaient fins observateurs. Kenneth Kingslaw ? Certainement. Ils pouvaient également vous faire dire tout et n'importe quoi. Futés et rusé, dotés d'un regard des plus perçants qui vous rendrait presque mal à l'aise s'ils vous regardaient intensément. Et pour finir il y avait ce type de policiers sournois, qui prennent un malin plaisir à voir le mal partout, ceux pour qui tout le monde est coupable et qui ne cherchent pas plus loin que le bout de leur nez. La plupart du temps, des personnes qui commencent à avoir de la bouteille comme on dit, qui sont peut-être blasés par leur métier qu'ils exercent depuis de nombreuses années maintenant.

Alors que l'inspecteur Kingslaw et moi-même étions arrivés au salon, ce dernier me regarda dans les yeux tout en répondant à mes questionnements sur l'enquête.
-J‘ai néanmoins déjà quelques… « pistes » aux vus des blessures, et j‘espère pouvoir les vérifier le plus tôt possible.
Je ne pus qu'être abasourdie, voire envoûtée même. C'était un comble ça. En temps normal c'était moi qui envoûtait les gens grâce à ma voix. Mais là... Son regard bleu azur me faisait penser à celui de Peter. Ils avaient presque la même couleur bleue. Sauf que mon invité n'était pas blond comme mon époux.
-Oh bien... Pensez-vous qu'il s'agit de l'œuvre d'un être humain ?
Complètement perdue dans son regard, j'en oubliais de finir ma phrase, qui vint par la suite.
-Ou... Par un quelconque animal sauvage ? Me précipitais-je de rajouter.

Sur cet entre-fait, l'inspecteur anglais me sortis de mon «envoutement» en acceptant un thé.
Nouveau sourire, après reprise de mes esprits.
-Veuillez m'excuser quelques instants. Dis-je le plus délicatement du monde.
Alors que je me retournais pour faire face à la cuisine, mes cheveux s'envolèrent légèrement, dévoilant une infime partie de mon cou. Je n'y fis malheureusement pas attention, étant loin de me douter que Mr Kingslaw regardait précisément cette partie de mon corps.
Alors que je m'activais dans la cuisine, la voix de l'inspecteur me parvint.
-Votre mari n‘est pas ici ?
Je souris amoureusement.
-En ce moment même il est en train de travailler. Vous savez il est chirurgien à l'hôpital d'Everstown. Il part tous les jours aux alentours de huit heures du matin et rentre vers les sept du soir.
En parfaite néo-britannique que j'étais devenue, j'adoptais les coutumes de mon pays d'adoption. Ainsi pour faire le thé, comme me l'avait appris mon mari, cinq règles d'or devaient être respectées en tout point. Tout d'abord :
-ébouillanter la théière, pour réchauffer les feuilles de thé et leur permettre de libérer tout leur parfum (ce fut à ce moment-là que la théière émit un sifflement caractéristique, m'annonçant que l'eau était opérationnelle)
-mettre dans la théière une petite cuillerée de thé par tasse, plus une pour la théière
-verser l'eau frémissante, jamais bouillante, sur les feuilles
-laisser infuser trois à cinq minutes
-remuer et servir.

Simple comme bonjour n'est-ce pas ? Le thé est une chose primordiale au Royaume-Uni. Ce n'est pas quelque chose à prendre à la légère et vous ne donnerez pas n'importe quel thé à un anglais, de peur de le voir vous refuser votre tasse.
C'était bien là des coutumes que nous autres américains ne connaissions pas.
Lorsque je revins au salon, j'offris la tasse chaude à mon hôte et m'installais par la suite sur le fauteuil se trouvant face au canapé. Seule la table basse nous séparait.

La décoration de mon salon était sobre mais, raffinée. Comme mon style vestimentaire en réalité. Derrière mon convive se trouvait une vaste cheminé. A ma droite un meuble blanc aux bords arrondis, parsemés çà et là de cadres photo, représentant mes enfants adoptifs, Mael et Jessica ensemble. Mon fils était un jeune homme à la musculature imposante et au charme ravageur vu le nombre de ses conquêtes. Ma fille quand à elle était grande et fine. Blonde et blanche, elle n'avait rien à envier aux tops model. Certainement son côté vampirique qui ressortait. Une autre photo montrait mon mari et moi, bras dans les bras. Son apparence de jeune homme (23 ans quand même) nous avait fait quitter le Nord-Ouest des états-Unis pour l'Angleterre. L'avant-dernière photo était une photographie de notre famille au complet et la dernière, certainement une de mes préférées, montrait deux jeunes femmes rigolant surement à une blague. Il s'agissait de Kayleigh Harris m'a plus chère amie sur cette Terre et moi-même. J'étais loin d'imaginer que Kenneth Kingslaw la connaissait et pas qu'un peu.
A côté de ce meuble se trouvait une grande étagère blanche elle aussi (oui j'aimais énormément le blanc. Les touches de couleur étaient faites par les objets de décoration ou les photos), remplit d'encyclopédies traitant de la médecine. Une des grandes passions de Peter. Sauver des vies (paradoxale pour un vampire n'est-ce pas ? Mais tellement respectueux et humain). Elle comportait également beaucoup de cds de musique et de livres d'opéras, ma passion. Grâce à cet art je m'étais fait un nom, je m'étais épanouie et j'avais découvert l'amour. A l'époque je portais encore mon nom de jeune fille, Elizabeth Philipps (Oui Williams, Philipps, que des Prénoms quoi) et le monde était à mes pieds. Maintenant c'était une tout autre vie que je vivais, mais je l'aimais.

*En espérant qu'il ne soit pas admirateur d'opéra. Sans quoi il aurait des questions à se poser en me voyant dans un livre de classique.*

Les grandes baies vitrées à ma gauche invité le soleil à chatouiller ma peau de vampire. Sur ce, mes yeux se baissèrent sur mon bracelet, réflexe ancré à jamais en moi depuis les années.
Pour finir l'analyse de la pièce dans laquelle nous nous trouvions, il y avait également un grand piano noir, rehaussé par une légère estrade. J'aimais perdre des heures à composer lorsque je me retrouvais seule dans la journée.
-Mrs Williams, j‘aimerais savoir si vous ou votre mari auriez vu ou entendu quelque chose d‘inhabituel la nuit du 5 au 6 ? N‘importe quoi, un détail, un bruit… ?

Je respirais et croisais les jambes, ma jambe droite par-dessus la gauche et posais mes mains sur ces dernières. Lui mentir ? Non. Lui dire la vérité ? Non, bien sûr que non et puis quoi encore ? Je ne dirais que le strict minimum, ce qui ne paraitra pas surnaturel.
-Hé bien tout d'abord mon fils n'était pas là, il se trouvait en ville. Quand à ma fille elle dormait. Mon mari travaillait sur les dossiers de ses patients et moi je... J'étais au salon. Il m'arrive parfois d'avoir des insomnies. Il devait être minuit environ. Je n'ai rien vu de suspect ou d'inhabituel à vrai dire. Cependant, quelque chose m'a paru étrange. Le silence.

*Oups grave erreur. Je venais de dire qu'il était aux alentours de minuit. Comment pouvais-je connaître l'heure du crime si je n'y avais pas mis les pieds comme je voulais le faire croire ?*

A mon tour, je le regardais dans les yeux, oubliant cette pensée.
-Il était oppressant. Normalement il y a toujours des bruits nocturnes, des animaux. Mais là... Rien. Même pas le vent. Malheureusement je ne peux vous en dire plus (ce qui était vrai). Nous nous trouvons certes à proximité de la forêt, mais le cœur en est loin quand même.

En tous les cas, cet inconnu était très charmant et très bien élevé. Comment croire que ce dernier deviendrait mon ennemi ? Un ennemi ne désirant qu'une chose. Détruire mon corps et le réduire en poussière.
Mon plus gros défaut était là. Voir et croire que tout le monde était beau et gentil, que tout le monde s'aimait.
Mais bon là n'était pas encore la discussion. Elle viendrait cependant bien assez vite.


Dernière édition par Elizabeth Williams le Ven 30 Juil - 23:03, édité 1 fois
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Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K. Vide
MessageSujet: Re: Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K.   Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K. EmptyVen 30 Juil - 14:02

De toutes les bêtes démoniaques que Kenneth avait chassées, les femmes s‘étaient toujours avérées être les plus dangereuses. Avides de sang et de victoire, elles ne laissaient peu de temps à leurs ennemis pour se préparer à la bataille. Kenneth avait apprit à s‘en méfier comme de la peste. Rusées et sanguinaires, les femmes s‘étaient souvent avérées les plus difficiles à éliminer. Il n‘était donc en rien étonnant de voir l‘esprit de l‘inspecteur en pleine ébullition à cette instant précis. Car si son corps semblait se maintenir à une activité réduite, son esprit n‘en suivait pas moins le chemin contraire. Au fil des années, l‘anglais avait acquis une capacité de réflexion étonnante. Guère étonnant parfois que la fatigue le terrasse ; qui survivrait à plusieurs longues journées de réflexions intensives et de poursuites en plein cœur d‘Everstown ?

Ses yeux, alertes aux moindres mouvements de son interlocutrice, ne manquèrent pas de remarquer la nouvelle position prise par ses jambes. Était-elle mal à l‘aise ? C‘était ce que Kenneth aurait souhaité pensé ( après avoir entendu plusieurs fois Mrs Williams hésiter dans ses phrases, quelle autre conclusion pouvait-il en tirer ? ), mais cette position pouvait tout aussi bien montrer, au contraire, son parfait bien-être dans ce milieu et cet interrogatoire. Kenneth devrait encore se fier aux paroles de la jeune femme qui, au même instant, ouvrit la bouche.

▬ Hé bien tout d'abord mon fils n'était pas là, il se trouvait en ville. Quand à ma fille elle dormait. Mon mari travaillait sur les dossiers de ces patients et moi je... J'étais au salon. Il m'arrive parfois d'avoir des insomnies. Il devait être minuit environ. Je n'ai rien vu de suspect ou d'inhabituel à vrai dire. Cependant, quelque chose m'a paru étrange. Le silence.

L‘unique réaction de l‘inspecteur fût de lever un sourcil, avant de rapidement reprendre une expression neutre. Deux choses interpellaient le jeune homme. D‘une part, l‘heure citée. C‘était exactement dans ces environs de la nuit que la jeune fille avait été tué. Certes, les journalistes avaient réussi à attraper de nombreux détails normalement confidentiels, avant de se presser à les répéter à la ville entière. Mais se pouvait-il que de nouvelles informations aient été volées depuis la veille ? Kenneth se promit d‘aller discuter avec Kayleigh de tout ça dès cette affaire close. Car s‘il acceptait la présence plus qu‘agaçante des journalistes, il refusait de les laisser piétiner une terre qui leur était formellement interdite. Et le territoire de la police faisait partie de ces terres-là.
L‘autre détail qui dérangea Kenneth fût sans nul doute le détail dît « inhabituel » par la témoin/suspecte. Le silence ? D‘après ses rapides coups d‘œil, l‘anglais aurait juré que les vitres et les murs étaient assez épais pour retenir les moindres sons, surtout ceux aussi insignifiants que les chants des oiseaux et des différents animaux. A cet instant précis, il lui était même impossible d‘entendre distinctement un bruit venant du dehors, hormis par une fenêtre entre ouverte. Et pourtant Dieu seul savait si Kenneth avait une ouïe fine ! Ce détail, paraissant anodin ou digne de paranoïa, ne fit que certifier un peu plus les doutes de l‘inspecteur à propos de la race de son interlocutrice. Il n‘en dit rien cependant, et lui fit signe de continuer.

▬ Il était oppressant. Normalement il y a toujours des bruits nocturnes, des animaux. Mais là... Rien. Même pas le vent. Malheureusement je ne peux vous en dire plus. Nous nous trouvons certes à proximité de la forêt, mais le cœur en est loin quand même.

Kenneth resta un instant silencieux, son regard affrontant celui de son hôte - affrontement restant dans les limites de la politesse. Voilà qu‘elle continuait à déblatérer une description de la forêt ce jour là. N‘était-ce pas aussi étrange qu‘elle se souvienne si bien de cette nuit-là ? N‘importe qui n‘aurait pas fait attention à de tels détails à première vue anodins. Pourtant, cela semblait inscrit dans sa mémoire. Plus, Kenneth jurerait que la jeune femme avait mis les pieds dehors cette nuit-là. Chose dont il ne doutait pas un seul instant. Car si cette femme lui était plus qu‘agréable - et il préférerait plutôt qu‘on lui arrache la langue que de devoir avouer cela d‘une vampire - il n‘en pensait pas moins qu‘elle en savait plus qu‘elle ne l‘avouait. Pis encore, qu‘elle y était mêlée d‘une quelconque façon. Ce jugement était, il le savait, loin d‘une objectivité pure, mais en tant que membre des Orions, il ne pouvait nier les antécédents des membres de la race de cette femme. Car oui, c‘était aussi une solution qu‘il pensait exacte : son hôte n‘était autre qu‘un cadavre ambulant. Qu‘il aurait été simple de sortir son arme et lui envoyer les balles remplies de sang de lycan dans le corps ! Mais le problème aurait été d‘expliquer le meurtre de cette femme à ses collègues. Et il doutait fort qu‘un goût trop amer du thé ( qui était fort excellent d‘ailleurs ) serait suffisant pour éviter les barreaux. Non, avant toute chose, il se devait de trouver une preuve de ce qu‘il pensait - preuve qu‘il avait déjà aperçu quelques minutes plus tôt - et d‘ensuite laisser l‘organisation s‘en charger. Car si la famille Williams avait pu échapper par quelques miracles aux chasseurs, Kenneth renverserait vite cette balance chanceuse dans son véritable sens.

Kenneth, après ces remarques intérieures, offrit un sourire à la jeune femme face à lui. Si la police le renvoyait, il pourrait toujours essayer de trouver une place dans la troupe de théâtre de la ville.

▬ Je comprends que vous ne puissiez m‘en dire plus. J’ai en effet négligé la distance de votre maison avec le lieu du crime. Et ce bien qu‘un vampire l‘aurait parcouru en un battement de cils. Si vous me permettez le conseil, restez aussi éloignés que possible des sentiers perdus des bois, vous et votre famille. Bien que je suis persuadez que vous n‘auriez aucun soucis à vous défendre…

Première flèche tirée. Kenneth ne quittait pas la jeune femme du regard, avide des moindres réactions de cette dernière. Son sourire, toujours présent, lui permettait de garder son jeu de gentil inspecteur compréhensif en route, pouvant aider à semer le doute dans l‘esprit de son interlocutrice. Si cette flèche était la première, elle n‘était surement pas la dernière, et encore moins la plus importante. Kenneth détourna finalement son regard après quelques instants pour faire mine de regarder sa montre.

▬ Je vais vous laisser. Merci pour votre temps, Mrs Williams.

En se levant, Kenneth heurta volontairement la table basse où les tasses de thé siégeaient. Le liquide, bien que presque absent à présent, se déversa sur la surface plane de la table. Se confondant en excuse, le jeune homme se baissa pour rattraper son erreur. Son hôte, comme il l‘espérait, en fit de même. Instantanément, les yeux bleus de l‘inspecteur se levèrent vers elle. Ses longs cheveux caramels cachaient parfaitement son cou, empêchant l‘anglais de voir ce qu‘il recherchait. Cette feinte plus que facile et ce soit disant départ n‘était qu‘une excuse pour revoir le cou de la femme. Feinte qui avait lamentablement échouée. Agacé par cet échec, Kenneth en oublia les bonnes manières et laissa la jeune femme terminer de réparer ses erreurs, ce qu‘elle fit assez rapidement. A la place, le jeune homme s‘approcha d‘une bibliothèque et perdit un instant son regard sur les divers titres. Médecines, surement les livres de monsieur. Opéra. Tiens donc ? Il sentit la présence de la dame de maison revenir derrière lui, et son premier réflexe fût de pivoter pour l‘avoir dans son champs de vision. Ne jamais tourner le dos à un ennemi était ce que son père n‘avait de cesse de lui répéter. En effet, la confiance en soi de Kenneth pourrait bien être ce qui le tuerait un jour.

▬ Vous et votre famille semblez apprécier l‘opéra. Une pièce a lieu la semaine prochaine. Mais peut-être étiez-vous déjà au courant.

Si on lui avait dit que les sangsues aimaient autre chose que le sang, Kenneth n‘y aurait jamais cru. Quoique cela ne pouvait être qu‘une couverture. Dans quel cas il avait souhaité s‘en assurer en posant cette question à la jeune femme. Après un nouveau sourire et un signe de tête, Kenneth fit signe de repartir. Puis, semblant subitement se rappeler quelque chose, il s‘immobilisa et fit volte-face. Sa plus importante flèche allait être lancée. Et le résultat promettait d‘être exemplaire, si ses calculs étaient bons.

▬ Une dernière chose, Mrs Williams. Vous devriez cesser de sortir tard le soir. Devant l‘incompréhension, il continua. Oui, j‘ai remarqué deux petites morsures sur votre cou, à droite…. Sans aucun doute causé par un moustique de nuit. Certains êtres peuvent être tellement attirés par le sang... Et il serait dommage de gâcher une si belle peau lisse et jeune, n’est-ce pas ?

A présent, le jeune homme fixait la jeune femme, la mettant au défit du regard. Au moindre mouvement suspect ( soit dangereux pour sa vie à lui ), il n’hésiterait pas à dégainer. Inutile de dire que tout sourire avait disparu, et que Mrs Williams pouvait voir facilement que l’anglais n’avait aucune envie de partir, que ce soit à présent ou depuis le début. Seul ce qu’il croyait vrai comptait, et il ne partirait pas sans.

Et voilà. Kenneth avait dévoilé sa main. Comme tous les grands comédiens, il avait gardé sa pièce majeure pour la fin. Ne restait à présent plus qu‘à observer la réaction du public qui, encore une fois, se promettait grandiose.
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Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K. Vide
MessageSujet: Re: Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K.   Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K. EmptySam 31 Juil - 13:47

Depuis ma venue en Angleterre à l'âge de vingt ans, j'avais toujours eu un penchant pour les britanniques pure souche. Les vrais gentlemen aux manières ravageuses, qui respectaient les femmes. Devenue vampire, cela n'avait pas changé. Enfin oui et non ! Car mon attirance pour ces hommes n'était plus physique, puisque j'avais fait la rencontre de Peter Williams, un buveur de sang plus que parfait et que maintenant c'était pour l'éternité entre lui et moi. Cette attraction pour eux n'était plus humaine en réalité. A présent et notamment à mes débuts en tant que vampire nouveau-né, ce désir pour ces personnes s'était transformé en obsession maladive, sanguinaire et mortelle. J'avais créé une sorte de manie pour le sang anglais et surtout masculin. Chacun ses goûts après tout. Il faut de tout pour faire un monde non ? Ce sang m'avait obsédé, aujourd'hui encore. Toutefois, j'avais appris à me contrôler. Mais durant ma première année sous forme vampirique, la chose avait été plus dure à maitriser. Combien de ces gentlemen avais-je tué ? Une vingtaine peut-être bien.

*Monstre va... !*

Oui je peux vous assurer que je m'en voulais terriblement d'avoir fait cela. Mais que voulez-vous ? Que celui qui n'a jamais péché me jette la première pierre. Enfin bon, pouvait-on juger de péchés des crimes inhumains ? Pour moi, il était clair que non, car cela était bien pire. Bref, revenons à nos moutons ou plutôt à notre enquêteur anglais, Kenneth Kingslaw.
Le monstre en moi n'avait qu'une envie. Celle de s'abreuver de son sang tiède. Je le sentais gronder en moi, telle une bête en cage, furieuse d'être enfermée entre ces barreaux complètement inutiles. Cependant, cette prison était bien close et rare était les fois où cette dernière s'entrouvrait. En tous les cas, c'était exactement le genre d'hommes qui m'avaient attiré et fait perdre la tête à mes débuts durant mes chasses, lorsque je n'étais pas encore végétarienne. Cependant, mon hôte avait bien de la chance. Mon côté humain était trop ancré en moi, du moins je l'espérais, pour que je lui fasse le moindre mal.
Je vis que l'inspecteur Kingslaw leva un sourcil, certainement dubitatif. Ou peut-être intrigué par ce que je venais de lui avouer. Ou tout simplement, ce dernier commençait à avoir des soupçons sur mon innocence dans ce meurtre bestial (et c'était le cas de le dire), car je lui avais fournit l'heure à laquelle le carnage avait eu lieu. Pièce du puzzle qui m'était surement impossible de connaître en tant que simple être humain sans histoire. Dans ma tête, ça gambergeait drôlement.
Quelques instants plus tard, l'enquêteur anglais m'offrit un sourire et me donna un conseil avisé, précédé d'une remarque non négligeable pour ma part.
-Si vous me permettez le conseil, restez aussi éloignés que possible des sentiers perdus des bois, vous et votre famille. Bien que je suis persuadé que vous n‘auriez aucun soucis à vous défendre…
Mon regard plongé dans le sien, je ne pus empêcher un froncement de sourcils.

*Ce n'est pas le moment de lâcher du zèle ma petite. Tu dois te défendre bec et ongles, paraître humaine à ses yeux.*

Chose qui était à cet instant complètement futile.
-Je vais vous laisser. Merci pour votre temps, Mrs Williams. Dit-il, regardant sa montre accrochée à son poignet.
Alors que je me levais pour le raccompagner, j'étais sur le point de le remercier à mon tour, lorsque je le vis accidentellement heurter la table basse, répandant ainsi de la théine sur sa surface lisse et dure.
-Ne vous inquiétez pas inspecteur. Ce n'est rien. Cela arrive à tout le monde. Même à moi vous savez. Répondis-je à ses excuses, tout en m'approchant de lui pour me baisser également et réparer les dégâts.
Alors que je m'affairais, je sentie un regard posé sur moi, au niveau de mon cou plus précisément. La vérité ne tarda pas à faire surface dans mon cerveau. Monsieur Kingslaw avait découvert mon secret. Il savait ce que j'étais réellement. Mais comment diable connaissait-il l'existence des vampires ?
Toujours accroupie, je m'aperçus que l'Orion se leva et marcha en direction de la bibliothèque remplie de livres.
Une fois le plus gros nettoyé, je me levais à mon tour et m'approchais de ce dernier, qui se retourna dans ma direction ayant certainement senti ma présence derrière son dos.
-Vous et votre famille semblez apprécier l‘opéra. Une pièce a lieu la semaine prochaine. Mais peut-être étiez-vous déjà au courant.

*Peut-être que cet homme n'en est plus un en réalité. S'il connaît l'existence des suceurs de sang, c'est peut-être parce que lui-même en est un.*

Je n'avais pas véritablement écouté ce qu'il venait de me dire, trop absorbée par mes pensées. J'avais toutefois saisit le sens de sa phrase.

*Elizabeth tu es vraiment en train de penser n'importe quoi. Ta peur de te faire découvrir t'obsède tant, que tu en oublies d'être lucide.*

Les remarques de mon "invité" m'avaient fait oublier le fait que les battements de son coeur étaient nets et réguliers, comme un être humain en parfaite santé. Mais surtout, que l'odeur de son sang était plus qu'enivrante et qu'elle excitait le vampire qui sommeillait en moi.
Reprenant mes esprits, je répondis à ses propos.
-Oui, j'ai une grande passion pour l'opéra et la musique en général. Mon époux également. Nous apprécions assister à des représentations. Je n'en rate pas une. J'étais donc au courant pour la semaine prochaine oui. J'ai réservé deux sièges au paradis (poulailler pour les non-connaisseurs d'opéra).
Si ce dernier ne me croyait pas, j'avais la preuve de ce que j'avançais. Sur ce fait, il ne pouvait rien me reprocher.
-Vous-êtes également amateur d'opéra ?
Ma crainte se fit encore plus grande. L'homme se tenant face à moi appréciait apparemment l'opéra. Encore une occasion supplémentaire d'intensifier ses doutes (qui n'en étaient plus) sur ma condition de vampire, s'il apprenait ma vocation pour le chant lyrique durant ma vie d'humaine au vingtième siècle.
Kenneth Kingslaw fit mine de partir, lorsque ce dernier s'immobilisa. Il se retourna pour me faire face de nouveau.
-Une dernière chose, Mrs Williams.
-Oui ?
-Vous devriez cesser de sortir tard le soir.

*Mais pour qui se prenait-il ? Mon père ?*

Devant mon air surpris, il se pressa de rajouter.
-Oui, j‘ai remarqué deux petites morsures sur votre cou, à droite…
Instinctivement, ma main droite se porta sur mon cou fin et blanc, là où gisait ma morsure, vieille de 89 ans. Qu'est-ce que le temps pouvait passer vite tout de même.
-Sans aucun doute causé par un moustique de nuit. Certains êtres peuvent être tellement attirés par le sang...

*A qui le dis-tu.* Pensais-je bien malgré moi.

-Et il serait dommage de gâcher une si belle peau lisse et jeune, n’est-ce pas ?
A présent, j'en étais certaine. Il avait percé mon secret le plus intime. Ce fut à ce moment-là, que je compris que notre discussion ne faisait que de commencer et qu'elle était loin d'être terminée.
Il voulait jouer cartes sur table ? Très bien. Il serait servi.
Un sourire se dessina sur mes lèvres. Il était temps pour moi de faire mumuse comme on dit. Après tant d'années à éviter de parler devant un être humain, j'allais à nouveau véritablement me servir de mon don pour me sortir d'affaire cette fois. Je me raclais légèrement la gorge histoire de (même si cela ne me servait à rien). Accompagné de mon sourire des plus charmants, ma voix se fit douce et envoutante à souhait.
-Mr Kingslaw. Soyons honnêtes voulez-vous ? (Il ne désirait que ça. Je commençais même à douter de sa réelle venue chez moi. L'histoire du meurtre ne devait être qu'une excuse tout à fait valable pour s'immiscer dans mon quotidien et découvrir mon côté sombre.) Si je vous dévoilais tout ce que je sais, que seriez-vous prêt à faire pour moi ?
Mes yeux le regardaient intensément. Je ne quittais pas ses prunelles bleues azur.
-La police est toujours à court de témoignage n'est-ce pas ? Bien que je doute fort que vous ne connaissiez pas l'identité du tueur.
Il a voulu jouer à ça, alors on joue. Je lui renvoyais la balle. A son tour maintenant.
Au plus profond de moi, je savais que je venais de titiller l'âme enquêtrice de Kenneth Kingslaw et plus encore apparemment. Au vu de ses sous-entendus, cet homme devait certainement être beaucoup plus informé sur l'affaire en cours qu'il ne voulait le faire croire et surtout plus informé que ses collègues.
-Sincérement inspecteur. Pensez-vous réellement qu'un vampire serait prêt à travailler dans le sang tous les jours ? Je voulais parler là de mon époux.
Je savais que mon comportement n'était que pure folie. Je venais de dire à haute voix, ce qu'il pensait tout bas et qu'il sous-entendait pour l'instant.
-Et puis avais-vous déjà rencontré une maîtresse de maison, si délicate soit-elle avec ses hôtes, n'ayant qu'une envie, celle de se désaltérer de sang humain ?
Alors que j'enlevais mes cheveux de mon cou, je vis l'inspecteur orienter sa main droite vers sa hanche. J'observais sa main, les sourcils froncés. Qu'allait-il faire ? Cependant, il ne fit rien. Il arrêta son mouvement.
-Très subtile le coup de la table basse Mr Kingslaw.
Je m'approchais de lui, mon cou bien en avant pour qu'il l'observe.
-Faites, je vous l'offre. Vous l'attendiez n'est-ce pas ?
Ma voix se transforma en un murmure.
-Un gros moustique m'a fait cela. Il était véritablement assoiffé ce soir-là. Morsure très douloureuse. J'espère pour vous que vous ne le rencontrerez pas.
Je respirais profondément.
-Que voulez-vous ? Nous ne sommes pas tous parfait inspecteur. Ou devrais-je dire autre chose ? Tout inspecteur connait l'existence des vampires ? J'en doute fortement.
Je souriais toujours, même si mon sourire n'était plus réellement un sourire charmeur. Plus un sourire adapté à la situation actuelle.
-Je pense avoir été humaine autant que vous Mr.
Ma voix était toujours aussi mielleuse car je la contrôlais. Sinon, il est certain qu'elle serait devenue froide.
Kenneth et moi-même nous regardions comme deux bêtes de foire, qui n'attendaient qu'une chose, le signal pour sauter sur l'autre et le tuer. Dans ce combat-là, au corps-à-corps, j'aurais eu le dessus. Une seconde me suffirait à le maitriser et à planter mes crocs acérés dans son cou. Une fois percé sa peau, son sang coulerait dans ma gorge.
-Je suis une mère de famille sans histoire Mr kingslaw. Et cela bien avant votre naissance ou même votre conception. Alors, ce n'est pas aujourd'hui qu'un être humain va se mettre en travers de mon chemin.
Le ton de ma voix était doux, mais les paroles que je prononçais étaient remplies d'avertissement.
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MessageSujet: Re: Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K.   Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K. EmptyJeu 12 Aoû - 15:43

Spoiler:

Kenneth avait voulu de l‘action. Il avait voulu une quelconque réaction de la part de cette femme qui lui prouverait une bonne fois pour toute qu‘elle n‘était qu‘un cadavre capable de se mouvoir. Il avait espéré tirer avantage de ses doutes pour mettre mal à l‘aise son hôte. Mais jamais, au grand jamais, n‘avait-il espéré une si grande réaction. Il était faux de dire que Kenneth avait peur - Kenneth ne craignait rien, et surement pas sa propre mort ! -, mais il devait avouer, bien à regret, que son cœur avait raté un battement lorsque, après qu‘il se soit tût, la maîtresse de maison lui avait sourit de cette manière si étrange. Tout dans ce sourire et ce raclement de gorge qui l‘accompagna hurlait ce qu‘elle s‘apprêtait à dire. A cet instant précis, avant même qu‘elle n‘ouvre la bouche, Kenneth avait su ; il avait raison. Mais il était loin de s‘imaginer d‘une réaction aussi violente, et de confessions aussi directes. Bien qu‘il ne le regrettait pas, il ne pouvait à présent s‘en prendre qu‘à lui-même s‘il se transformait en sandwich sur jambes ; il doutait fort que ce « monstre » lui laisserait la vie sauve, et ce même si elle se doutait qu‘elle serait la première suspecte lorsque ses collègues retrouveraient son cadavre. Si jamais il le retrouvait. Droit comme un i et à l‘allure fière, Kenneth ne laissa rien transparaître. Encore une fois, il n‘avait pas peur. Son regard affrontait celui de la jeune femme, et il évita de penser à combien d‘autres avant lui avaient réussi à plonger leur regard dans celui de cette vampire, avant de perdre la vie sous ses crocs.
Soudain, quelque chose d‘étrange se produisit. La jeune femme prit la parole. Certes, Kenneth avait déjà entendu sa voix durant leur discussion précédente. Cependant, quelque chose semblait différent à présent. Kenneth lui-même se sentit étrange alors que les syllabes s‘échappaient de la bouche de cette femme pour former des mots et des phrases.

▬ Mr Kingslaw. Soyons honnêtes voulez-vous ? Si je vous dévoilais tout ce que je sais, que seriez-vous prêt à faire pour moi ? A cela, Kenneth ne pu s‘empêcher de froncer les sourcils ( geste qu‘il ferait de nombreuses fois au cours des prochaines minutes ). Que voulait-elle dire ici ? Était-elle prête à marchander ? Cela expliquerait la raison de cette voix si doux et mielleuse. Attendez un peu ! Les vampires et humains ne travaillaient pas ensemble ! Kenneth encore moins ! Que lui prenait-il de penser cela ? Un total blasphème pour ses croyances et ses devoirs. Kenneth ne répondit rien, mais son regard sembla envoyer des flammes vers son interlocutrice, rageur qu‘il était d‘avoir pu penser une telle chose. La jeune femme ne sembla cependant pas s‘en accommoder et enchaîna.

▬ La police est toujours à court de témoignage n'est-ce pas ? Bien que je doute fort que vous ne connaissiez pas l'identité du tueur. Cette fois, il devait avouer que les vampires n‘étaient pas si stupides, bien qu‘il le savait déjà ( plutôt mourir que de l‘avouer à l‘un d‘entre eux ! ). Cette femme avait trouvé un point sensible, et y avait planté brusquement un poignard aiguisé. C‘était, sinon douloureux, très désagréable. Il était vrai qu‘aucune piste n‘était encore bonne à suivre. Lui, membre de l‘Orion, s‘était bien sûr tourné un moment ou un autre vers les bêtes de la nuit, mais l‘insinuation que lui envoyait Mrs Williams en pleine face était perturbant. Et s‘il avait fait fausse piste ? Et s‘il avait soupçonné un de ces monstres uniquement par fautes d‘autres preuves et pistes ? Et si, par là, il permettait à un meurtrier de s‘enfuir ? Non, bien sûr que non ! La fin de la phrase de la vampire lui revint en mémoire. Elle savait qu‘il savait. Ou alors se fichait-elle de lui et se riait de le voir perdre le pied. Car c‘était là bien ce qui lui arrivait. Kenneth n‘arrivait plus à penser correctement. Ses pensées s‘entremêlaient, et une réponse était directement suivie d‘un doute qui la détruisait automatiquement. Très, très désagréable. Et ce qu’elle ajouta juste après n’aida en rien son mental à s’organiser.

▬ Sincèrement inspecteur. Pensez-vous réellement qu'un vampire serait prêt à travailler dans le sang tous les jours ?

Grand Dieu ! Cette femme voulait-elle sa perte ou quoi ? A y penser, c‘était sûr qu‘elle le souhaitait, mais d‘une telle manière… Les vampires étaient de loin les êtres les plus sadiques ! Kenneth fronça de nouveau les sourcils. Que voulait-elle dire en lui posant cette question ? Faisait-elle allusion à son mari ? Ou bien parlait-elle encore du meurtre ? Abasourdi comme il était, Kenneth aurait bien raté le mot le plus important de la phrase. Vampire. Lui-même n’avait pas prononcé ce mot. Qu’elle l’ait dit de son plein gré prouvait de la véracité des soupçons du jeune homme. Kenneth reprit légèrement pied. C‘était parfait.

▬ Et puis avez-vous déjà rencontré une maîtresse de maison, si délicate soit-elle avec ses hôtes, n'ayant qu'une envie, celle de se désaltérer de sang humain ?

Était-ce parce qu‘il savait son esprit étrangement embrumé qu‘il se méfiait de tout, ou bien car au contraire son esprit reprenait pied petit à petit, qu‘il remarqua comme au ralenti le geste de la jeune femme. Automatiquement, son corps pivota légèrement de manière à ce que sa main soit en moins d‘un battement de cils à sa hanche. Son regard et celui de la maîtresse de maison s‘affrontèrent à nouveau. Le regard de la tueuse semblait le mettre au défi de le faire. Pour sûr qu‘il le ferait ! Le bout des doigts du garçon effleurèrent le manche de l‘arme. Juste un mouvement rapide, et c‘était fait. Juste un faux mouvement, et il périssait. Pile ou face. Quitte ou double. Il préféra ne pas agir pour l‘instant. Après tout, il était toujours en vie ; autant ne pas précipiter sa mort. D‘autant plus que quelque chose le dérangeait. Pourrait-il vraiment la tuer ? Après tout, elle ne lui avait rien fait… pas encore du moins. Et aussi vampire pouvait-elle être, Kenneth ne voyait en elle qu‘une bonne maîtresse de maison… avec certes des paroles pleines de venin. L‘anglais s‘insulta mentalement pour ce doute, mais ne dégaina pas son arme pour autant.

▬ Très subtile le coup de la table basse Mr Kingslaw.

Cette fois-ci, Kenneth sembla retrouver comment parler. Il ne pût empêcher le sourire se dessiner sur ses lèvres en disant :

▬ Un tour vieux comme le monde. Je suis sûr que vous l‘avez vu exécuté plus d‘une fois avant moi.

En guise de réponse, la jeune femme s’avança en avant. Instinctivement, la main du gentleman se referma sur son arme, mais il ne fit rien. La vampire s’était immobilisé, son souffle froid frôlant sa peau brûlante. Bon sang ! Il n’avait pas remarqué qu’il avait aussi chaud ! Son épaule gauche commença même à l’élancer légèrement. Cette femme était réellement le diable.

▬ Faites, je vous l'offre. Vous l'attendiez n'est-ce pas ? Sa voix s‘était transformé en un murmure, et Kenneth n‘avait pu empêcher son corps d‘être parcouru de frissons à l‘entente de ces paroles. Les mots de cette femme semblaient résonner dans son esprit comme le plus bruyant des opéras. Et malgré lui, son regard vint se porter sur le cou blanc de la jeune femme. Cette fois-ci, plus aucun doute : la morsure était bien là, il ne l‘avait pas rêvé. C‘était bon de se savoir sain d‘esprit alors que l‘on se savait en train de perdre la tête à l‘instant même.

▬ Un gros moustique m'a fait cela. Il était véritablement assoiffé ce soir-là. Morsure très douloureuse. J'espère pour vous que vous ne le rencontrerez pas.

Alors qu‘elle inspirait et expirait, Kenneth trembla de nouveau. Il savait les vampires des cadavres, morts depuis Satan seul savait quand. Pourtant, ce souffle était chaud, presque brûlant, et une délicieuse odeur s‘en dégageait. Kenneth déglutit et lâcha alors difficilement :

▬ Je le tuerai à la première occasion…

Elle ne semblait guère convaincue.

▬ Que voulez-vous ? Nous ne sommes pas tous parfait inspecteur. Ou devrais-je dire autre chose ? Tout inspecteur connait l'existence des vampires ? J'en doute fortement.

Kenneth fronça légèrement les sourcils. Encore heureux que tous ne connaissaient pas l‘existence de ces suceurs de sang ! La panique envahirait vite les rues, et plus aucune famille ne vivrait paisiblement. C‘était bien là ce qu‘il voulait éviter. Soudain, elle prononça la phrase qui acheva surement les nerfs de l‘inspecteur. Son cœur du moins connut un nouveau raté.

▬ Je pense avoir été humaine autant que vous, mister.

Que pouvait-il répondre à cela ? Quelque soit son passé, Kenneth n‘en avait rien à faire. Le présent seul comptait dorénavant ! Qu‘importe les bonnes actions qu‘elle avait pu faire durant sa vie, seuls les crimes commis après sa mort comptaient à présent. Et c‘était le rôle de Kenneth de la punir et lui donner le châtiment adéquat. Voilà tout ce que Kenneth aurait du dire, mais aucun son ne s‘échappa de sa gorge. Il se contentait de fixer son interlocutrice, la main droite toujours sur sa hanche, prête à brandir son revolver au moindre signal. Quoiqu‘il doutait qu‘il gagnerait en corps à corps, il ne se laisserait pas vider de son sang si facilement.

▬ Je suis une mère de famille sans histoire Mr Kingslaw. Et cela bien avant votre naissance ou même votre conception. Alors, ce n'est pas aujourd'hui qu'un être humain va se mettre en travers de mon chemin.

La voix calme était parfaitement antithétique avec les paroles qu‘elle prononçait. Kenneth resta silencieux, cependant qu‘il savait qu‘il devrait dire quelque chose. Mais quelque chose n‘allait pas. Un enfant avait été tué. Cette femme était mère de famille. Il le savait, l‘ayant lui-même vu dans le dossier bien que peu épais. Aurait-elle pu tuer un enfant de sang froid ? Cette pensée et le silence revenu sembla gifler le jeune homme intérieurement. Bien sûr qu‘elle l‘aurait osé ! Elle était une vampire. Une vampire, pour l‘amour de Dieu ! Elle n‘avait aucune conscience, aucune âme ! Tous les siens étaient ainsi ! Mais d‘où venait alors cette force qui arrêtait sa main et son esprit d‘imaginer une balle se planter entre ses deux yeux, laissant se propager le venin de lycan dans son corps ? Kenneth devait parler, il le savait. Mais parler inciterait l‘autre à répondre, et Kenneth n‘avait aucune envie de réentendre sa voix. Aussi délicieuse était-elle, cette voix lui semblait quelque peu… étrange. Quelque chose en plus s‘y était faufilé depuis son arrivée, et il ne savait quoi. Et ce n‘était pas son cerveau retourné qui allait lui donner la réponse maintenant. Mais ne pas parler était s‘avouer vaincu, ou pire encore, se déclarer comme agneau pour l‘offrande. Et il en était hors de question.

▬ Vous ne me l‘avez pas caché. Vous n‘avez même pas essayé…

Plus une déclaration pour lui-même qu‘une question. C‘était là un des points qui le dérangeait. N‘importe quel vampire sain d‘esprit l‘aurait laissé partir, aurait nié la chose, mais pas elle. Pourquoi ? Peut-être car elle n‘avait rien à se reprocher. Encore une fois, Kenneth reçut cette gifle mentale. Bon sang, il commençait à perdre la tête ! Il jurerait que sa température corporelle venait d‘augmenter de dix. Le regard du jeune homme, affrontant toujours cette femme, se faisait moins certains de ses attentions. Il était venu certifier que cette famille était une famille de vampire, et maintenant qu‘il le savait, il hésitait à vendre leur nom à l‘organisation. Quelque chose ne tournait pas bien dans son esprit. Alors que ses doutes et incertitudes devaient se lire sur son visage, Kenneth vit un léger sourire s‘afficher sur le visage de son interlocutrice. Se pouvait-il que cette femme y soit pour quelque chose ? Certes, certains vampires avaient des dons, mais de là à le faire douter ? C‘était impossible, n‘est-ce pas ? Il chassa rapidement cette idée, mais ne put s‘empêcher de s‘intriguer sur cette étrange créature qui le mettait si mal à l‘aise.

▬ Qui êtes-vous ?

Il prononça sa phrase lentement, cherchant la réponse qui ne vint pas. Le pire dans tout ça, c‘est qu‘il continuait à la respecter en la vouvoyant ! Non, il fallait absolument qu‘il parle à quelqu‘un. Avant tout qu‘il trouve tous les pêchers de cette femme, toutes les informations sur elle, puis parler à quelqu‘un, avoir une preuve qu‘il n‘était pas fou. Mais qui ? Qui pourrait-il aller voir ? Un de ses collègues au commissariat ? Surement pas. A l‘organisation ? Obligatoirement, oui. Mais qui ? Qui le respectait assez pour ne pas lui rire au nez ? Un visage s‘imposa immédiatement à lui, mais il ignorait si c‘était la bonne chose à faire. Depuis combien de temps n‘avait-il pas eu une discussion digne de ce nom avec Kayleigh ? Dire qu‘il essayait de l‘éviter ne serait pas un mensonge. Alors de là à vouloir lui faire part de ses délires…. C‘était pure folie. Revenant au présent, il reporta son attention sur le meurtre, et prononça une phrase qui l’étonna lui-même.

▬ Vous ne l‘avez pas tué, n‘est-ce pas ?

Kenneth était un inspecteur, il ne pouvait donc lutter contre les indices. Pourtant, il ne voyait là aucun indice. D‘où diable sortait donc cette phrase ? Ses yeux azurs se plongèrent dans ceux de la prédatrice. Rien. Aucune rage meurtrière. Seulement la vérité. Quoi ? Elle ne cherchait donc qu‘à protéger sa famille ? S‘en le remarquer, Kenneth avait ôter sa main de sa hanche. Aussi fou que cela pouvait paraître - quoiqu‘il se voyait déjà fou à présent - l‘anglais croyait reconnaître dans cette situation des précédentes, avec des humains. Combien de mères avait-il interrogé durant sa carrière qui se déclaraient coupables, dans l‘unique but de protéger leur enfant ou leur mari ? Mais de là à croire qu‘une vampire pourrait le faire…

▬ Je… Je crois ne plus avoir de questions. Merci de… de votre temps…

Incroyable ! Kenneth abandonnait ! Face à une vampire, il courait ventre à terre tel un lapin face à un chasseur et ses chiens ! Jamais il ne s‘en remettrait. Mais que pouvait-il faire de plus ? Cette femme lui avait ôté tous les mots de la bouche, et il était totalement incapable de formuler une pensée correcte. Des informations. Il avait besoin d‘information. Et d‘aide, aussi, car s‘il n‘était pas encore fou, il était persuadé de bientôt le devenir. Mais une chose était sûr, il ne préviendrait pas l‘organisation. Il devrait découvrir. Découvrir qui elle était.
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MessageSujet: Re: Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K.   Do you believe in fate ? I don't. | Elizabeth W. & Kenneth K. EmptyJeu 12 Aoû - 18:38

Spoiler:

Le jeune inspecteur m'offrit un regard des plus brulants pour seule réponse à ma première phrase. Cela me fit légèrement sourire. Ce dernier m'amusait, mais je ne m'occupais de ce regard et continuais sur ma lancée. J'étais bien partie pour le déstabiliser complètement.

-Je suis sûr que vous l‘avez vu exécuté plus d‘une fois avant moi.
Je me mis à rire. D'un rire frais, vivant, presque humain.
-Je dois avouer que personne ne me l'avait encore fait. Certes j'en connaissais le principe et l'utilité, mais mes yeux ne l'avaient encore jamais vu réaliser. Ou peut-être que si. Lors de mon humanité. Mais à mon grand dam, cette partie de ma vie est loin de moi et oubliée pour la quasi-totalité. Répondis-je tout en m'avançant vers lui.

A présent, je ne me trouvais plus qu'à quelques centimètres de son corps, offrant mon cou à sa vue d'homme.
-Je le tuerai à la première occasion… Lança-t-il avec difficulté, ce qui m'intrigua légèrement.
Je souris amusée.
-Si vous voulez parler du vampire qui m'a infligé cela, c'est bien gentil de votre part, mais vous avez 89 ans de retard. Ce dernier n'est plus que cendre dispersé au gré du vent.
Mes yeux se perdirent au loin, mes prunelles à des années lumière du moment présent.
-Je n'étais encore qu'humaine... Je venais de découvrir comme vous, la vérité sur mon futur époux. Il était un suceur de sang.
Je ricanais légèrement, mon regard ne bougeant toujours pas.
-J'allais le confronter à la véracité des faits, lui dire que je n'avais pas peur et que je l'aimerai quoi qu'il arrive. Mais en chemin, je fis la rencontre douloureuse de ce moustique. Dis-je ironiquement. Il a commencé à se nourrir de mon sang et Peter était là. Tout près. Il a regardé faire ce vampire et n'a pas accepté qu'il me tue. Alors, contre toute attente, il s'est jeté sur lui et l'a tué pour sauver ma vie, qu'il prit quelques secondes plus tard. Je ne vais pas vous faire un dessin de comment cela s'est produit. Vous devez certainement être au courant. N'est-ce pas Mr Kingslaw ?
Ma voix semblait remplie de mélancolie. Depuis plusieurs secondes maintenant, mes yeux rencontrèrent à nouveaux ceux de l'anglais.
-Mais n'en voulait pas à mon époux. Il a fait cela par amour. Peter est peut-être plus humain que vous ne l'êtes. Il est certainement l'un des seuls vampires à ne s'être jamais nourrit de sang humain. Il n'en connaît pas le goût. Sauf l'odeur. C'est un être respectable. Il a su évoluer avec le monstre qui vit en lui maintenant. Preuve de son humanité à jamais gravé en lui, il a désiré devenir médecin pour sauver des vies humaines inspecteur. Malgré le fait qu'il se sait damné. Il espère sauver son âme, encore faudrait-il qu'il en ait encore une. Peut-être est-ce là une vaine tentative, qui se doit d'être vouée à l'échec depuis le commencement, mais qu'importe pour lui. Il aime ce qu'il fait. Il a su prendre sur lui et rester humain si je puis m'exprimer ainsi.
Je dois tout à cet homme. Ma survie et mon mode de vie actuel.


Je savais que mes paroles ne devaient avoir guère de sens pour le jeune homme, qui ne pouvait comprendre le message envoyé. Notamment par «mode de vie». Il se doutait fort que le sang humain ne me bottait plus réellement et que seule la survie de leur espèce comptait à mes yeux, d'où mon revirement brutal de régime alimentaire. Comment un homme tel que lui, avec une telle haine envers ma race, pouvait savoir et accepter le fait que des vampires, soient assez bons pour ne se nourrir que de sève animale ?

-Vous ne me l‘avez pas caché. Vous n‘avez même pas essayé…
Je fronçais les sourcils, tout en souriant faiblement.
-Dites-moi pourquoi l'aurais-je fait ? A quoi bon cacher quelque chose que votre esprit brillant savait déjà ?
Oui il fallait l'avouer, cet inspecteur était loin d'être ignorant.
-Et puis je n'ai strictement rien à me reprocher inspecteur. Une phrase dit : «Une femme est franche quand elle ne fait pas de mensonges inutiles.»
Je soupirais légèrement.
-Encore faut-il se dire que je suis la femme et non autre chose.
-Qui êtes-vous ?
Je me mis à rigoler franchement.
-Elizabeth Williams voyons. Ma voix aurait-elle quelques effets sur votre conscience ? Au point de vous en faire oublier mon identité ?
-Vous ne l‘avez pas tué, n‘est-ce pas ?
Tout sourire, toute trace de bonheur se dissipa de mon visage.
-Plutôt mourir Mr Kingslaw que de devoir enlever la vie à une enfant.
Je le regardais dans les yeux, mon cœur de mère parlant à ma place.
-J'ai un fils et une fille bien qu'il ne soit pas humains certes et qu'ils aient été «adoptés», je donnerai mon âme au diable pour les protéger.
Un silence s'installa entre nous, silence qui prit fin assez rapidement cependant.
-Ce soir-là, il était minuit et la lune était pleine et haute dans le ciel. Des nuits comme je les déteste. Les lycans ne devraient pas exister. Aussi bien que les vampires, je vous l'accorde. Soit... J'étais partie chasser.
Je vis son expression quelque peu dégoutée.
-Veuillez m'excuser pour le terme employé, mais telle est la vérité. J'étais en train de me nourrir, lorsque j'ai entendu des bruits sourds proche de moi. Malheureusement, ma soif était-elle que je ne me comportais pas réellement comme un être humain, mais plus comme un vampire, alors je n'ai prêté attention à ces sons. Cependant, lorsque ma soif se fut calmée, j'ai entendu ses cris. Les cris de la petite fille. J'aurais pu et j'aurais dû intervenir. J'avais de quoi la sauver de la mort, mais la raison l'emporta. Ma peur des lycans fut trop grande pour que je m'approche de ce monstre. Quand c'est comme ça, c'est votre survie qui passe en premier. Alors, je suis rentré chez moi, en sachant que...
Ma voix était remplie de sanglots.
-En sachant qu'elle était morte. Voilà.

-Je… Je crois ne plus avoir de questions. Merci de… de votre temps…
-Bien. Je vais vous ramener à la porte d'entrée dans ce cas.
Je lui souris. Mon sourire était franc et j'avais déjà oublié qu'il avait découvert mon secret. Je savais pertinemment que l'inspecteur était quelque peu déboussolé et je n'avais envie de le mettre plus bas que terre et d'être menaçante. A dire vrai, ce n'était pas vraiment ma tasse de thé. De toute façon je désirais lui montrer qu'il n'avait rien à craindre de moi et qu'il pouvait se retourner sans crainte.

J'allais lui toucher le dos pour qu'il m'accompagne à la porte, lorsque je m'avisais. Le toucher alors qu'il souhaitait ma mort n'était peut-être pas une chose à faire. Je lui montrais donc le chemin. Nous arrivâmes devant la porte que j'ouvrais devant lui.
-Inspecteur ? Veuillez m'excuser pour mon peu d'informations à propos de votre enquête. Je ne connais malheureusement pas l'identité humaine du lycan. Mais sachez que si je la connaissais, je vous en aurais averti immédiatement.
J'étais redevenue la simple humaine que l'inspecteur pensait trouver en arrivant en ce lieu. Cependant, Kenneth Kingslaw était loin de tout connaître de moi.
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